Les préjugés sur la voiture électrique : démêler le vrai du faux
Préjugé 1 : la voiture électrique coûte trop cher !
Non, pas besoin de se ruiner pour rouler en voiture électrique ! Certes, les voitures électriques ou hybrides rechargeables coûtent généralement plus chères que les voitures thermiques à l’achat.
Mais acheter une voiture électrique est surtout un investissement sur le long terme. En effet, les coûts d’usage de ces voitures comme l’entretien et la recharge permettent de faire de vraies économies sur le long terme. Les voitures électriques nécessitent moins d’entretien et donc moins de dépenses qu’une voiture thermique. De plus, le coût de la recharge diviserait par 3 le prix d’un plein sans pilotage et par 5 avec.
L’état met en place des aides financières pour faciliter la transition à la voiture électrique comme la prime à la conversion ou le bonus écologique.
Enfin, le prix des voitures électriques est en baisse constante. Celui-ci devrait même être inférieur à celui des véhicules thermiques à partir de 2025 pour les utilitaires légers. Cette baisse s’explique par les progrès techniques notamment des batteries et les volumes de production de plus en plus importants.
Préjugé 2 : l’autonomie des véhicules électriques est insuffisante
L’autonomie d’une voiture électrique varie de 150 km à 600 km en fonction du modèle du véhicule et donc de la capacité de sa batterie. Il est vrai qu’avec une voiture thermique, un plein d’essence permet de faire aux alentours de 500, voire 600 kilomètres. Le niveau d’autonomie moyen d’une voiture électrique est donc inférieur. Cependant, aujourd’hui, 77% des Français roulent moins de 100km/jour. L’autonomie des véhicules électriques est donc suffisante pour la plupart des trajets quotidiens.
En septembre 2023, la France comptait environ 1 444 610 véhicules électriques ou hybrides rechargeables en circulation pour seulement 109 846 bornes de recharge publiques. Pour répondre à l’électrification du parc automobile français, il faut donc accélérer le maillage du territoire en termes de bornes de recharge aussi bien au domicile, qu’en entreprise et que sur la voie publique. Selon une étude de Tera consultant, en suivant la tendance actuelle de l’évolution du parc automobile français, en 2030, 7,5M de bornes seront nécessaires pour répondre à l’essor du véhicule électrique.
La recharge à domicile et en entreprise :
Ce type de recharge progresse rapidement. Les acteurs se multiplient pour proposer des solutions de recharge aux usagers. C’est le cas de Zeplug, qui propose une solution de recharge collective en copropriété sans frais pour la copropriété et sans gestion pour le syndic. Depuis notre création en 2014, Zeplug a été validé dans plus de 4 000 copropriétés et 3 000 sont en cours de validation. Cela signifie que nous pourrions bientôt proposer notre solution de recharge sur plus de 700 000 places de parking à domicile.
La recharge sur la voie publique :
En 2023, 110 000 bornes de recharge ont été installées sur la voie publique. Le gouvernement vise plus de 400 000 bornes publiques d’ici 2030. L’installation de bornes de recharge rapide est également une priorité sur la voie publique. En effet, elle permet de recharger jusqu’à 80% de la batterie du véhicule en 20 minutes. Le gouvernement en fait une priorité afin de répondre aux besoins des usagers.
Les solutions de recharge vont se multiplier et permettre aux usagers de recharger leur voiture sans problème.
Préjugé 3 : Une voiture électrique est plus polluante qu’une voiture thermique
On entend souvent que les véhicules électriques sont plus polluants que les voitures thermiques notamment à cause de la production des batteries. Cependant, il est nécessaire d’analyser son impact sur tout le cycle de vie de la voiture. Il faut considérer les émissions de CO2 de sa fabrication à son utilisation, jusqu’à la fin de sa vie.
Selon Transport & Environnement, les émissions de CO2 d’un véhicule électrique français seraient aujourd’hui au minimum divisées par 4 par rapport à celles d’un véhicule thermique. Ce chiffre va encore être réduit d’ici 2030 en prenant en compte l’ensemble du cycle de vie de la voiture.
De manière générale, c’est lors de sa fabrication et de celle de sa batterie que la voiture électrique émet le plus de CO2. Elle émet, à ce moment-là, 30% de plus par rapport aux voitures thermiques. Mais la grande différence est dans son utilisation : lorsque vous roulez, les émissions de CO2 sont très faibles, voire inexistantes comparées aux voitures thermiques. Par exemple, lorsque vous faites 100 km pour vous rendre en Bretagne :
- Avec une voiture thermique, vous émettrez environ 12,5kg de CO2 (pour une moyenne de 6 L/100km)
- Avec une voiture électrique rechargée, la consommation réelle d’une voiture électrique est généralement comprise entre 14 et 25 kWh pour 100 kilomètres. Cela peut correspondre à une émission de CO2 d’environ 1,19kg.
Préjugé 4 : Il n’y aura pas assez d’électricité pour recharger toutes les voitures électriques
Selon RTE & l’Avère France, l’essor du véhicule électrique consommera seulement 10% de l’électricité produite en France. Cela n’impacterait pas le réseau électrique français même lors des pics de consommation comme le soir ou lors des périodes de forts déplacements. Les systèmes de pilotage de recharge permettent aux usagers d’optimiser la recharge de leurs véhicules. Il existe d’ailleurs deux systèmes de pilotage de recharge différents :
- le pilotage simple permettant aux véhicules électriques de se recharger lors des heures creuses.
- le pilotage dynamique permettant de déclencher la recharge en fonction des prix de l’électricité ou des besoins de l’usager.
Ces deux dispositifs permettent de diviser par deux le coût du développement de la mobilité électrique sur le système électrique.
De plus, de nouvelles technologies se développent comme le vehicle-to-grid. Les batteries sont utilisées pour stocker de l’énergie lors des périodes où la production est à faible coût. L’énergie sera ensuite réinjecter sur le réseau par la suite.
L’ensemble de ces solutions permet de garantir la suffisance énergétique. Cela sera indispensable avec toutes les voitures électriques qui arriveront très prochainement dans le parc automobile français.
Préjugé 5 : Les batteries des véhicules électriques ne sont pas assez recyclables
Les batteries des voitures électriques sont composées de plastiques, solvants et de composants électroniques. Leur fabrication nécessite également des métaux dont certains se rarifient, comme le cuivre, le nickel, le lithium, etc. Le recyclage de batterie est donc un enjeu considérable.
Depuis 2006, l’Europe impose le recyclage de 50 % du poids total des batteries. Aujourd’hui, seulement deux usines en France recyclent jusqu’à 80% des batteries et le projet ReLieVie souhaite recycler 100% des batteries d’ici 2025. Les matières premières recyclées servent ensuite dans d’autres industries. Par exemple, dans la fabrication des lames de couteaux de cuisine ou des disques de frein des TGV. Par ailleurs, elles sont également utilisées dans la fabrication de nouvelles batteries pour les voitures électriques.
D’ici 2035, la capacité de recyclage des batteries en Europe devrait passer de 15 000 tonnes aujourd’hui à 700 000 tonnes. De plus, les matériaux recyclés aideront à la fabrication des nouvelles batteries. En effet, ils contribueront à produire plus 1/5 du lithium et du nickel, et 65% du cobalt. La deuxième bonne nouvelle, c’est qu’au cours de la prochaine décennie, et grâce aux avancées technologiques l’utilisation de lithium diminuera de moitié, de cobalt de plus de 3/4 et le nickel de 1/5.