Recyclage et réutilisation des batteries de voitures électriques : que deviennent-elles après avoir quitté nos véhicules ?
Comment sont réutilisées les batteries des voitures électriques ?
Aujourd’hui, nous savons produire assez d’électricité pour notre utilisation quotidienne d’énergie. Nous savons aussi transporter l’énergie électrique, mais stocker l’énergie reste un sujet notamment avec le développement des énergies propres dont on ne maîtrise pas forcément le lieu et le moment de la production.
Si les batteries de voitures électriques perdent en capacité de stockage après une dizaine d’années d’utilisation dans un véhicule électrique et doivent alors être changées, elles continuent à offrir des capacités de stockage intéressantes et peuvent donc continuer à être utilisées à d’autres fins. On considère en effet qu’en dessous de 70% – 80% de leur capacité de stockage, les batteries ne sont plus assez performantes pour être utilisées sur une voiture électrique.
La seconde vie des batteries des voitures électriques avec Nissan et Audi
Des utilisations innovantes sont en cours de développement et les possibilités sont pratiquement infinies. A Amsterdam, environ 150 batteries de Nissan Leaf sont utilisées dans le stade de football Johan Cruijff Arena. Cette installation permet de stocker l’énergie produite par les 4200 panneaux solaires installés sur le toit du stade et peut délivrer jusqu’à 2,8 Mégawatts par heures. De son côté, le constructeur automobile Audi a développé un système de chargeur nomade fabriqué à partir des batteries usagées des voitures électriques Audi e-tron. Un conteneur de chargement est composé d’environ 11 batteries usagées. Ceux-ci peuvent offrir jusqu’à un total de 20 points de charge : 8 chargeurs haute puissance de 150 kW et 12 chargeurs d’une puissance de 11 kW.
Les batteries de voitures électriques usagées réutilisées dans vos maisons
Les capacités de stockage des batteries de véhicules électriques peuvent également être orientées vers une utilisation domestique pour favoriser l’auto-consommation et l’utilisation d’énergies durables. C’est ce que proposent déjà plusieurs constructeurs tels que Tesla (Powerwall), BMW, Nissan (xStorage), Renault (Powervault) ou encore Mercedes. Ces batteries domestiques peuvent, par exemple, permettre de stocker de l’énergie produite à partir de panneaux solaires et garantir une autonomie complète du système électrique extérieur. Les particuliers peuvent ainsi réduire leurs frais d’électricité tout en rentabilisant leur installation de foyer auto-alimenté. L’énergie stockée peut être utilisée de jour comme de nuit pour une utilisation quotidienne. L’énergie stockée et produite avec les panneaux solaires peut d’ailleurs aussi être revendue sur le système électrique en cas de non-consommation.
Pour Renault, la seconde vie de leurs batteries via Powervault pourrait permettre de prolonger la durée de vie des batteries de voitures électriques de 5 à 10 ans.
Le recyclage des batteries de véhicules électriques.
Une fois arrivées en fin de vie, les batteries peuvent être recyclées dans des centres de tri spécifiques. Même si la plupart des batteries en circulation sont encore loin de l’étape du recyclage, leur filière de recyclage est déjà opérationnelle et permet de traiter les batteries défectueuses ou ayant subi des accidents. Aujourd’hui, environ 15 000 tonnes de batteries de véhicules électriques sont recyclées par an. Avec l’essor de la mobilité électrique, on estime que d’ici 2035, il faudra recycler près de 700 000 tonnes de batteries.
Lors du recyclage les batteries sont broyées avant d’être passées au four pour en récupérer les différents matériaux qui pourront ensuite être réutilisées dans la fabrication d’autres produits. La directive 2006/66/CE indique qu’au minimum 50% des composants des batteries électriques doivent être recyclés. La SNAM (Société Nouvelle d’Affinage des Métaux), affirme quant à elle que l’on est capable de recycler jusqu’à 80% des éléments des batteries. De nombreux constructeurs automobiles tels que Peugeot, Toyota ou encore Honda travaillent d’ailleurs avec la SNAM pour le recyclage de leur batterie.
Le secteur du recyclage des batteries et de leurs nouvelles utilisations est en pleine croissance, et d’ici quelques années, nous aurons encore amélioré nos capacités de recyclage.
Des méthodes de recyclage des batteries électriques de plus en plus écologiques
La filière de recyclage des batteries fait en effet déjà l’objet de progrès technologiques importants : la société allemande Duesenfeld a notamment mis au point une méthode de recyclage « à froid », et non plus en portant les batteries à haute température. Ce procédé permet de consommer 70% d’énergie en moins donc d’émettre moins de gaz à effet de serre. Cette méthode permettrait également de revaloriser 85% des matériaux dans de nouvelles batteries !
Parmi les innovations notables du secteur, on peut également citer le projet ReLieVe (Recycling of Li-ion batteries for Electric Véhicules). Démarré en Janvier 2020 et développé par les sociétés Suez, Eramet et BASF, ce projet a pour but de développer un procédé innovant de recyclage des batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques. Leur objectif est d’être capable de recycler 100% des batteries de véhicules électriques d’ici 2025.
Si les véhicules électriques sont parfois montrés du doigt pour l’aspect polluant de leurs batteries, leur caractère recyclable est une réalité. Il reste sans doute encore de nombreuses potentialités de réutilisation inexplorées de ces dernières qui permettront au véhicule électrique de jouer un rôle fondamental dans la transition écologique tout au long de son cycle de vie.